Blogue d’avril 2023
Les chiropraticiens peuvent maintenant prescrire à leur patient des examens d’imagerie médicale avancée (imagerie par résonance magnétique ou IRM, des scans, des échographies ou des ostéodensitométries) lorsque la condition d’un(e) patient(e) le requiert. Pour exercer ce nouvel acte professionnel, les chiropraticiens doivent démontrer qu’ils ont acquis les aptitudes et les connaissances nécessaires et suivre une formation d’appoint à cet effet. Dans ce deuxième volet de notre blogue, nous vous présentons deux exemples de cas où des imageries spécialisées pourraient être prescrites par votre chiropraticien.
Cas no 1.
Un homme de 38 ans se présente chez son chiropraticien avec des douleurs lombaires irradiant à la jambe droite, apparues 3 semaines auparavant sans raison connue. Suite à l’entrevue, l’examen et des radiographies, le chiropraticien diagnostique une lombalgie causée par des subluxations vertébrales ainsi qu’une « radiculopathie », soit une irritation de racines nerveuses à la colonne vertébrale. Après 4 semaines de traitement chiropratique combiné à des exercices que le patient fait à la maison, les douleurs au dos sont presque complètement résorbées et les symptômes au membre inférieur droit améliorés à 50%. Lors de la visite suivante cependant, les douleurs à la jambe sont revenues et sont maintenant associées à un manque de force ainsi qu’à une perte de sensibilité au mollet et à certains orteils. Après discussion, le patient et le chiropraticien conviennent de poursuivre les soins chiropratiques ainsi que les exercices pour 2 autres semaines. Malheureusement, les douleurs et autres symptômes persistent et semblent même s’aggraver malgré tous les efforts faits de part et d’autres pour améliorer la situation.
Selon le guide d’Utilisation optimale de l’IRM dans les cas de douleurs musculosquelettiques chez les adultes, de l’INESSS : « En présence de douleur lombaire non traumatique, l’IRM n’est généralement pas indiquée avant une période minimale de 4 à 6 semaines de traitement conservateur sauf si une pathologie grave est suspectée. L’IRM est indiquée en présence de déficits neurologiques importants ou progressifs ou en cas de suspicion de pathologies infectieuses ou tumorales». Dans notre cas, le patient souffrant de déficits neurologiques importants ou progressifs malgré 4 à 6 semaines de traitement, l’IRM pourrait être indiquée.
Il est important de mentionner que lorsqu’un chiropraticien prescrit une imagerie spécialisée, les frais qui y sont rattachés ne seront pas couverts par l’assurance maladie du Québec, le patient devra donc les débourser. Le patient peut aussi choisir d’être plutôt dirigé vers un médecin qui pourrait prescrire une imagerie médicale couverte par le régime d’assurance maladie québécois.
Cas no 2.
Une joueuse de tennis de 22 ans se présente avec une douleur à l’épaule droite, apparue quelques semaines auparavant lors d’un match. La jeune femme a déjà passé des radiographies qui étaient normales. Le chiropraticien diagnostique une tendinite à la coiffe des rotateurs et débute des traitements accompagnés d’une série d’exercices de réhabilitation. La joueuse réduit aussi la fréquence et l’intensité de ses entraînements. Les douleurs s’améliorent lentement si bien que trois mois plus tard, elle peut reprendre la compétition presque normalement. Lors d’un tournoi cependant, elle ressent une douleur vive à l’épaule lors d’un service. Elle retourne voir son chiropraticien, mais cette fois-ci les choses ne se passent pas aussi bien. Plusieurs mois de traitements et d’exercices sont nécessaires pour obtenir un maigre 20% d’amélioration. Le chiropraticien suspecte une déchirure de tendons à l’épaule. Il lui recommande donc de passer une échographie ou « ultrasons » de l’épaule.
L’échographie diagnostique est très utile pour évaluer les tissus mous (tendons, muscles, etc.) qui sont superficiels, c’est-à-dire peu profonds. La coiffe des rotateurs à l’épaule en est un bon exemple. Cet examen n’émet aucune radiation au patient et est moins coûteux que l’IRM.
En terminant, rappelons que les chiropraticiens peuvent prescrire des examens d’imagerie médicale avancée seulement lorsque ces examens s’inscrivent dans leur champ d’exercice, à l’intérieur de leurs compétences et connaissances et bien sûr lorsque l’état du patient le requiert.
Références: Utilisation optimale de l’IRM dans les cas de douleurs musculosquelettiques (DMS) chez les adultes, préparé par l’INESSS, et Lignes directrices relatives aux demandes d’examen de l’Association canadienne des radiologistes. Source de l’image: International Journal of Spine Surgery.